Santa Catalina, une ville dans la ville

Aujourd'hui, je prends mon bus pour Cuzco, premiere etape avant de grimper voir le Macchu Picchu.

Mais bon, ce bus est à 20h donc j'ai une grande journée pour finir ma visite d'Arequipa et cerise sur le gateau : me faire un cine. Je n'ai toujours pas vu Argo et j'ai reellement envie de voir ce film.

Après avoir fait mon sac, je me dirige vers le couvent Santa Catalina, une des plus beaux edifices religieux du Perou (dixit mon Lonely).

Occupant 2000 metres carres, un village dans la ville, entoure de hauts murs . Y vivaient jusqu'a 170 religieuses et novices au 18 eme siecle. Soeurs de l' ordre dominicain, religieuses issues de la bonne soiciete, leurs familles devaient payer une dot pour qu'elles puissent entrer au couvent.

Après avoir passé l'entrée (et payé 35 soles), on débouche au niveau du Locutorio (parloir) : 1 fois par mois, les religieuses pouvaient recevoir la visite de leurs familles. La communication se faisait à travers une grille double en bois, des treuils servaient à l'échange de différents produits. La mère supérieure pouvait observer et écouter les échanges qui se passaient dans une semi-pénombre.

Puis je rejoins la Sala de labores (salle des ouvrages). Dans cette salle, les religieuses recevaient les visiteurs importants avec l'autorisation de l'évêque. Il s'agit d'un petit salon aux sièges damasés et à la décoration sobre.

Le parcours me mène ensuite au Claustro de las novicias (Cloitre des novices). C'est ici que les novices entraient en contact avec la vie religieuse avant de prononcer leurs voeux. Il est construit en pierre blanches, contrastant fortement avec le reste du couvent et ses couleurs vives.

De nombreux tableaux peints sur bois surplombent les murs de la petite cour intérieure fleurie. Ce sont souvent les secondes filles de la famille qui étaient destinées à devenir nonnes, elles entraient au couvent en noviciat à 12 ans.

Une cinquantaine de photos plus tard, me voici au Claustro de los naranjos (cloitre des orangers). Sa couleur bleu cobalt est magnifique au soleil. Il est appelé ainsi car 5 orangers ornent le centre se sa cour. Il contient les cellules des religieuses professes. Ses portes et fenêtres représentent les exercices spirituels pour la perfection de l'ame de Saint Ignace de Loyola. Les cellules étaient construites grâce à l'aide des familles qui payaient pour. Grandes et aérées elles contiennent un mobilier simple en bois et quelques rangements dans des renfoncements du mur. Les couches sont de minces matelas reposant sur des lattes de bois. Certaines cellules sont constituées de plusieurs pièces : chambre, lavoir, salle à manger, cuisine (toutes très simples). En 1634 a été enregistrée la première cession de cellule entre 2 nonnes pour 50 pesos.

Ce cloitre contient également la Sala de profundis : lieu ou on veillait les mortes. Le nom de cette salle fait allusion au psaume 130 : "Je t'invoque des profondeurs, oh, Yahve". 13 portraits de defuntes figurent sur les murs, ce sont des religieuses qui vécurent au monastère entre 1691 et 1884.

Ces religieuses restaient après leur mort 24 heures dans cette salle.

Un peintre y entrait et peignait un tableau de la nonne décédée (il était inconcevable de peindre une nonne de son vivant... C'est vrai qu'un corps, c'est plus facile à peindre... pas de risque de mouvements...).

En sortant du cloître, on arrive dans la Calle (rue) Cordoba : c'est une rue plus récente qui comporte des constructions datant du 18eme siècle. C'est dans l'un des bâtiment à gauche de cette rue que vivent actuellement les religieuses ayant fait voeux de claustration. Peinte en blanc, elle est égayée par des rododendrons rouges et est très très photogénique.

On arrive ensuite à la Calle Toledo : la plus longue et étroite du monastère. Peinte en rouge brique, on y trouve des pots de rododendrons blancs et les bâtiments les plus anciens qui datent du 17eme siècle.

Toutes ces rues sont bordées de cellules de nonnes, certaines petites (deux pièces), d'autres plus grandes (trois grandes pièces), toutes comprenant une cuisine avec son four en terre. Un véritable petit village.

De la calle Burgos, on peut voir la cathédrale. Sur cette rue donne l'immense cuisine commune sombre mais éclairée par d'etroits puits de lumière creusés dans la voute de pierre blanche noircie par la fumée de cuisson et des lampes à huile.

Cette rue mène vers la belle place Zocodober ou trône une fontaine. C'est sur cette place que donne la cellule de Soeur Ana, legendaire au Perou et beatifiée par Jean-Paul II dans les années 80.

On finit la visite par le cloitre principal et ses magnifiques arches orange vif, qui borde la chapelle.

En resume, une magnifique endroit, un paradis pour les photographes amateurs.

Je vais au ciné l'après-midi. La malédiction qui m'empeche de voir Argo qui s'est abattue sur moi à Santiago continue son oeuvre. La séance est trop tard pour que je puisse etre à l'heure pour mon bus. Je vais donc voir un truc qui s'appelle ¨The five years engagement¨et qui en fait est très bien, beaucoup mieux que l'affiche ne laissait à penser.

Entré au couvent : 35 soles

Comments

[Calliope]

superbe, belles couleurs!

[Marc]

Je te l'avais dit, qu'il pulsait, ce couvent.

Pour Argo, je te confirme que la malediction c'est toi, nous on a pu le voir une semaine apres ton départ. Après, ce n'était pas si top que ca en avait l'air...

[Isabelle]

magnifique ce couvent! As tu quand même pensé à y prier pour le salut de ton âme?

je suis sûre que même pas...

Bisoux

Isabelle

[Laurence]

Argo le film de l'année :) Merci pour la visite de ce couvent, je m'y croyais :)

Bisous Nanou