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Un p'tit bout de monde
28 février 2013

Tramp 2 : Tongariro Northern Circuit

Bon, apres une pause bien meritee de deux jours au bord du lac Taupo, me voila fin prete pour marcher une cinquantaine de kilometres en deux jours et demi. Comme quoi ma sortie de fiu est plutot violente et extreme.

Le Tongariro Northern Crossing est egalement l'une des neufs Great Walks de Nouvelle Zelande.

Situe en zone volcanique, cette randonnee permet (selon la brochure :-D) de voir des paysages uniques dans un cadre exceptionnel. Va pourle cadre exceptionnel donc. Le volcan Te Maari entre en irruption en aout 2012 a detruit une partie de la piste et l'un des refuges, la branche nord est donc fermee (de plus, celle-ci est dans la zone de danger a 3km du cratere qui est toujours actif et qui crache de gros nuages de fumee...) mais le plus gros du parcours est accessible.

Je quitte Taupo lundi midi (toujours avec Naked Bus) pour arriver en fin d'apres-midi a Whakapapa, point de depart du trek. Je vais m'installer a l'hotel que j'ai booke via l'I-center de Taupo. Excellente surprise, je suis seule dans une chambre a deux lits plutot confortable. Je me rechauffe de la soupe pour diner face a un magnifique coucher de soleil, tout en bouquinant le livre de Jon Krakauer sur son ascension de l'Everest que j'ai chippe dans la bibliotheque de l'hotel.

 

 

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Jour 1:

 

Reveil aux aurores pour avancer un maximum avant que la chaleur ne soit trop insoutenable. Je prends ma derniere douche avant jeudi soir (soit dans 3 jours...), depose mon gros sac a la reception, arnache mon sac de rando et c'est parti.

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La premiere partie du parcours est tranquille, tout en faux-plat plutot facile a grimper. La piste traverse des etendues couvertes d'herbes hautes et de "fox gloves" aux fleurs violet tres vif et des bosquets d'abustes feuillus et de pinedes. Il y a peu (300 000 ans...), tout cela n'etait que champs de lave, de larges pierres volcaniques noires depassant ixi et la de la vegetation permettent de le rappeler). Le panorama sur le mont Ruapehu sur la droite est magnifique. On apercois au loin le volcan Ngauruhoe qui a servi de decor pour Mordor dans le film Le Seigneur des Anneaux.

 

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Apres une heure de marche, j'arrive a la cascade de Tanaraki, jolie et rafraichissante. Le soleil commence a etre haut et il tape fort, je ne m'attarde donc pas trop. Une heure de marche supplementaire m'ammene a une bifurcation qui mene en haut d'une colline d'ou on a une vue magnifique sur deux lagunes : lower et upper Tama.

Je depose mon sac en le dissimulant sous l'une des passerelles de bois qui constituent la piste et j'entame l'ascension de la colline. Le point de vue sur les deux lagunes avec en toile de fond le Mont Ruapehu est effectivement superbe et je m'assies une bonne vingtaine de minutes au sommet pour admirer le paysage. La descente sur des pierres qui roulent est assez ardue et bien entendu je glisse en m'ecorchant la main mais ce n'est pas trop douloureux. Je recupere mon sac, fait une pause rehydratation/barre de cereales et repars pour Waihohonu Hut ou je dois passer la nuit. Re herbes hautes et buissons de fleurs mauves mais cette fois-ci en plein cagnard et en longeant un cours d'eau ou je me serais bien baignee si mes sous-vetements avaient ete un minimum coordonnes (mais ce n'est absolument mais absolument pas le cas...).

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J'arrive a Waihohonu Hut vers 17h et je suis tellement epuisee que je n'ai le courage ni d'aller voir le musee (oui, oui, un musee sur un trek au milieu de nulle part...) constitue par l'ancienne Hut qui est la premiere Hut construite (au debut du 20eme siecle) en Nouvelle Zelande, mythique aupres des randonneurs kiwis, ni les sources d'eau bouillonnantes (dixit mon guide) pourtant a moins de 20mn de marche du camps.

Je me fais une soupe et bavarde un peu avec un suisse et un canadien avant de reintegrer ma tente.

Apres avoir songe deux minutes a refaire le coup de "Martine fait du camping" comme dans la peninsula Valdes (ie : me coucher en slip et tee-shirt direct dans le sac de couchage), je me ravise et en campeuse avisee enfile collant et tee-shirt thermolactyl et une grosse paire de chaussettes car s'il fait chaud le jour, les nuits sont glaciales.

 

Jour 2 :

Une longue journee de 10 heures de marche (donc plus avec les pauses et arrets photos) m'attends. Je ne traine donc pas dans mon sac de couchage. J'ai super bien dormi (merci le thermolactyl!) et suis donc en pleine forme.

Le ciel est brumeux et il fait encore bien frais. Je mange mon petit dej (barre de cereales, pomme, raisins secs et noix diverses pour l'energie) donc j'avance lentement, d'autant que j'attends que la brume se leve afin de profiter du paysage. 

Je profite de la douce lumiere du petit matin pour prendre des photos des fleurs et mousses qui bordent le chemin : Gentian, Eyebright et Sundew (je n'ai que les noms anglais mais je suis sure que Timo, notre Wikipedia a nous, va nous trouver les noms francais ;-D)

Une serie de petis bois plus tard (durant laquelle je croise une fille qui a fait tout le trajet en sens inverse en jean, Converses et petit sac a dos de ville auquel elle a accroche un sac de couchage!!!!) j'arrive enfin en zone volcanique recente: pierres et sol de cendres fines comme du sable noir vont constituer la piste a suivre sur les prochain 10 kilometres. Pas forcement facile a parcourir. Grimper une colline de cendres revient a faire deux pas en avant et un en arriere avec l'effet de glissade...

 

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Le paysage de champs de lave est lunaire. Je m'ecarte de la piste et escalade une colline pour avoir une vue imprenable sur la face ouest du Ngauruhoe et sur sa caldera spectaculaire.

 

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Le soleil est deja bien haut et il tape dur sur le sable noir ou nul arbre ou pierre ne projette d'ombre. Il ne me reste pratiquement plus une goutte du litre et demi que j'ai pris avec moi ce matin. J'accelere donc vers Oturere Hut pour pouvoir faire une pause a l'ombre et me ravitailler. L'eau y est bien fraiche et je remplis et vide ma gourde (oui, j'ai reinvesti...) plusieurs fois.

Une orange et une barre de cerale plus tard (toujours ca de moins a porter), me revoila repartie pour la monter epuisante qui mene aux Emerald Lakes (Lacs d'Emeraude), ou j'ai decide de dejeuner. Oui, j'en suis au stade ou seule la perspective de manger un truc a la prochaine pause planifiee me permet encore d'avancer : un peu comme une mule qui aurait une carotte attachee face a ses nasaux...

La montee dans la cendre et les pierres est fatiguante meme avec mes batons de marche (petite pensee emue pour mes princesses bresiliennes qu'on aurait certainement du helitreuiller a ce stade du parcours...).

J'arrive enfin au bout de mes peines et suis recompensee par le panorama digne d'un roi. Exceptionnel! D'un cote le champs de lave (que j'ai passe la matinee a traverser, soit 5 heures pleines) et de l'autres une lagune couleur emeraude foncee.

Je m'installe avec mon paquet de crackers et ma boite de thon a la tomate et je deguste en admirant le paysage.

Bon, je suis selon un panneau dans la zone a risque du Te Maari et je ne suis pas censee m'arreter mais je m'en tape, j'en ai trop chie (please excuse my french...) et je vais en profiter sans vergogne d'autant qu'apres l'ascension dans la cendre 1, il y a l'ascension dans la cendre 2 le retour, plus pentue et avec encore plus de denivele. Vous avez deja fait du stepper dans une salle de sport ? Cette machine atroce ou tu grimpes, tu grimpes en suant comme un boeuf mais en fait tu fais du sur place? C'est un peu ca! Bon, sauf que la, tu parviens au prix d'efforts demesures a monter graduellement et que chaque metre arrache a la gravite te revele un panorama de plus en plus grandiose : il y a 3 lacs d'emeraude, les uns a cote des autres, chacun presentant une couleur legerement differente en fonction de la concentration en mineraux qu'il presente, chacune de ces lagunes repose au milieu d'une etendue de poussiere de sulfure d'un jaune vif contrastant fortement avec la couleur de l'eau et celle du ciel d'un bleu pur a cette altitude.

 

Je me rassied epuisee mais surtout assommee par tant de beaute.

Au loin, dans la zone interdite de la randonnee, on voit le "Blue Lake" et ses eau bleu sombre au fond de la caldera d'un volcan eteint.

 

Du haut de la passe Mangatepopo (1886m), la plus haute du parcours, on apercoit les lagunes, le champs de lave de l'Oturere Valley, la chaine de montagne des Kaimanawa, le desert de Rangipo, le Red Crater (nomme ainsi a cause des mineraux tres rouges qui le recouvrent) et le Ngauruhoe.

 

Il est deja tard et j'ai pas mal trainasse sur cette partie du parcours, fascinee par le paysage dont j'ai eu du mal a me detacher. Il est 16h lorsque j'arrive au point le plus haut et j'ai en theorie encore 3 heures de marche jusqu'au campement. Je n'ai donc pas le temps d'escalader Mordor (ce qui m'aurait pris 3 heures mais aurait ete bien cool!)

Je commence ma descente vers Mangatepopo Hut.

Traversee de la caldera nord du Ngauruhoe puis descente assez rapide au milieux des coulees de laves du volcan datant de 1949 et 1954.

J'arrive a Soda Spring ou j'ai un moment la tentation de me baigner mais il fait trop froid a present.

Une demi heure plus tard, je monte ma tente au campement de Mangatepopo, me fait une soupe, assiste au premier Hut briefing assez marrant de Tony qui vient de commencer sa carriere de Hut Warden benevole et dont c'est la premiere nuit de boulot et vais me coucher en 1) n'oubliant pas de mettre mes bouchons d'oreille car comme il fallait s'en douter le gros cinquantenaire americain qui dort dans la tente au milieu du campement ronfle comme un sonneur (et ronflera comme cela de 21h a 7h du matin, incroyable!!!???!!!) 2) n'enfilant pas mes thermolactyls pour la nuit (je suis vraiment trop crade, et je n'ai pas envie de les salir).

Resultat : pas terrible la nuit.

 

 

Jour 3 :

Ce matin je trainasse. D'une part parce que ma nuit Martine fait du camping ne m'a pas trop reussi (j'ai eu un peu froid mais pas assez pour me donner l'impulsion necessaire pour m'habiller plus... je sais, meme pour moi, en plein jour, cela ne fait pas sens...) d'autre part parce que je n'ai que 3 heures de marche jusqu'a la fin du trek et que mon bus tout nu n'est qu'a 14h.

Une fois n'est pas coutume, je me fais un vrai petit dej assise dans la Hut, the anglais en sachet mousseline de la Maison des Thes (que je trimballe depuis 5 mois dans mon sac a dos...), barre de cereale (achetee au Pack'n Save de Taupo) et pomme juteuse a souhait (dieu que les fruits sont bons ici!). Le gros americain qui ronfle me demande si j'ai bien dormi (question a laquelle j'evite de repondre), j'observe le groupe d'etudiants americains se preparer au depart (ils sont tous tellement sous-equipes avec leurs mini-sacs ou pendouillent des sacs plastiques contenant tout ce qui n'entrait pas, leurs tennis de course et leurs petits shorts, j'espere pour eux que le temps ne va pas tourner), je bavarde un peu avec l'americain de Seattle qui va faire la partie accessible du Tongariro Crossing en day trip puis je me decide enfin a emballer mon sac (je HAIS ce sac de couchage argentin qui m'engoisse rien qu'a la pensee de le remettre dans son etui minuscule), et defaire ma tente degueulasse a cause de l'action conjuguee de la cendre volcanique du campement et de la rosee de la nuit...

Je pars vers 10h a fond. La piste est monotone mais belle : etendues de Fox Gloves parmes, de hautes herbes jaunes et de buissons semi epineux vert vif. La piste est tellement erodee qu'a certains endroits le sillon devient abimes complexes a negocier. Je trebuche plusieurs fois mais me rattrappe avec mes batons. J'ai de la chance car il fait sec et j'imagine pourquoi il faut plus de cinq heures pour parcourir le trajet par mauvais temps alors que je n'ai besoin que de deux heures et demi pour arriver a Whakapapa.

Je recupere mon sac a dos a la consigne de l'hotel et vais m'acheter un sandwich au poulet et une pomme que je deguste en attendant mon bus.

 

Le trajet vers Wellington passe assez vite. Au fur et a mesure que l'on se dirige vers le sud, les paysages deviennent patagoniens : collines couvertes d'herbe rase verte tirant sur le jaune et de troupeaux de moutons bien gras. Il y a encore des arbres mais ils devraient disparaitrent des que je passerais la baie de Cook.

 

BODMV : Parle leur de batailles de rois et d'elephants. Passage du desir.

 

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