El Camino Inca jour 1 : le jour des princesses

Nous partons aux petites heures du matin du 4 décembre pour le Chemin de l'Inca "El Camino Inca", le trek le plus fameux d'Amérique du Sud et à raison car il suit la véritable route de pèlerinage construite par les Incas pour relier Cusco au Machu Picchu.
Bon, le plus cher aussi car très très touristique et réglementé afin que les habitants de la région puissent bénéficier de la mane touristique : nombre de touristes maximum, guides et porteurs obligatoires, qui porte quoi, salaires minimum et poids maximum clairement définis, etc. Certainement le seul trek économiquement responsable au monde. D'ou le coût qui fait que la plupart des backpackers s'orientent vers des alternatives meilleur marché (et c'est tant mieux...)

Le départ du trek est fixé au KM 82.
Partis à 6h45 de Cusco et après un bref arrêt à Ollantaytumbo, nous y arrivons à peu près au même moment que les autres touristes et porteurs.

Il y a quelques grands groupes: de 10 à 20 touristes. Il y a aussi des petits groupes comme le nôtre (4 à 6). Les grands groupes ont beaucoup de porteurs et certains ont de beaux uniformes.

Nous sommes 4, Callie, une suisse de 19 ans et deux brésilienne de 25 ans : Thalita et Leonie. J'ai l'impression d'avoir 90 ans face à ces 3 jeunettes. J'espère que je tiendrais leur rythme, heureusement que j'ai de l'entraînement entre la Patagonie et le trek du canyon de Colca la semaine dernière. 

Les grands groupes réussissent un peu plus facilement la répartition de la charge des porteurs. Ils partent également plus tôt. Tous les porteurs ont littéralement commencé à courir sur le sentier afin d'arriver le plus rapidement possible au campement du déjeuner.

Les touristes ont tendance à coller. La première journée a été un peu plus longue et plus difficile que prévu, avec des hauts et des bas. Les brésilienne et Callie la suissesse ont du mal à suivre alors que je suis loin devant.

Le contenu de mon sac est réduit au minimum afin de m'alléger (l'expérience, l'expérience...).
Je ne transporte pas beaucoup d'eau. Il y a régulièrement des villageois qui vendent des bouteilles. Ils sont timides et le prix est plus que correct. De plus c'est le seul moyen pour les habitants de tirer un avantage des hordes de touristes qui traversent quotidiennement leurs petits villages.
Nous passons près de ruines et le guide fourni l'explication historique et le contexte de chacune d'entre elles.
Tout le monde s'arrête au même endroit pour déjeuner. nous attend une tente, une table et des tabourets pliants ainsi qu'un repas complet : soupe, plat principal et ses garnitures copieuses, dessert. Cela me change de mes treks précédents aux crakers et boites de thon au petit déjeuner...

Ce n'est que lorsque le dernier touriste dans le groupe termine de manger que les porteurs s'elancent pour démonter les tentes, les tables et commencent à courir à nouveau pour arriver au campement de nuit, monter les tentes, préparer le dîner, etc.
Nous atteignons le campement vers 16 heures (en effet, les princesses brésilienne ont successivement  eu trop chaud, trop froid, trop mal aux pieds, trop mal aux épaules, trop fatiguées et cerise sur le gâteau : trop la chiasse pour l'une d'entre elles...bon, je suis un peu vulgaire mais je commence à craquer, elles sont insupportables...). Le paysage de celui-ci (le campement...) est particulier : les grands groupes ont des rangées et des rangées de tentes identiques.

La nuit vient de bonne heure dans les pays proches de l'équateur. A 21 heures, nous nous endormons tous (je partage une grande tente avec Callie) après un bon dîner préparé par Ramon, notre très sympathique cuisinier de 24 ans à peine aux traits presque aussi incas que le chemin.