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Un p'tit bout de monde
7 octobre 2012

En route vers Ushuaia, la suite‏

 

1315


Réveil à 5 h le lendemain matin (logique, je me suis couchée à 22h...), 3 heures à tuer avant de quitter la GH. J'en profite pour bouquiner un peu.Le bus est à l'heure. Il semble un peu décrépi. Comme le trajet se fait de jour, je n'ai pas souhaité investir 100 pesos de plus dans un semi cama. Je vais donc voyager en commun. Mais comme il y a peu de villes entre Rio Gallegos et Ushuaia, on ne risque pas de s'arrêter beaucoup.
Et c'est reparti pour 1h à travers la Patagonie et 11h à travers la terre de feu.

Je suis la seule française dans le bus. Il y a une douzaine de coréens (???!!!???) tous sans exception avec un bonnet peruvien (...), un sud africain plutôt sympa et 2 argentins de Rio Grande, la capitale de la terre de feu argentine (ben oui, durant les pauses, je bavarde avec mes compagnons de voyage).
Après 1h30 de route, nous arrivons au poste frontiere de xxxxxxx qui sépare l'Argentine du Chili. En effet, pour aller en terre de feu argentine, il faut d'abord traverser celle du Chili. Je vais donc faire tamponner 4 fois mon passeport aujourd'hui : 1 fois pour sortir d'Argentine puis 1 fois pour rentrer au Chili puis une fois pour sortir du Chili et 1 fois pour rentrer en Argentine.

Les formalités de sortie cote Argentine ne nécessitent pas que l'on sorte du bus. On donne nos passeports au chauffeur qui va les faire tamponner. Coté chilien, c'est un peu plus compliqué, l'importation de fruits, légumes, produits laitiers et viandes ainsi que tous leurs dérivés sont strictement contrôlés. Les soutes sont scellées (puisque l'on repasse en Argentine dans 4h) et les bagages à main scannés. La coréenne qui a essayé de passer des fruits en douce (en laissant son sac à main dans le bus... la coquine...) se fait dénoncer par le chauffeur qui après avoir parcouru le bus (y compris les toilettes!!) lui rapporte son sac opportunément "oublié" sur son siège. Et paf, les fruits finissent à la poubelle.
Après m'avoir demandé d'ou je suis, le contrôleur des douanes hilare me chante la marseillaise avec un accent argentin à couper au couteau : "A nous senfant du la patriieeiiee, ye chour dé kloiré ettaribé".
Je me marre et je remonte dans le bus ou m'attendent mes copains coréens dont la femme qui s'est fait chopper avec ses fruits, l'air marri.

On repart sur les routes pour 30mn, on arrive enfin au bac (cela serait lui faire trop d'honneur de l'appeler ferry...) qui va nous faire traverser le canal de Magellan.
La mer est gris turquoise (oui, c'est une couleur!!!), et agitée sous les vents forts des latitudes sud. Les falaises chiliennes ocre clair se découpent superbement sur toute cette eau. J'enfonce mon bonnet et enroule mon écharpe afin que rien ne s'envole.

Nous descendons du bus pour monter dans le bac, le bus devant être vide de passagers pour embarquer. Mes compagnons se précipitent dans le salon passagers tandis que je reste sur le pont à m'emplir de toute la violence des vents. La traversée de 15 minutes est trop courte à mon goût. Mais nous devons remonter dans le bus.

L'aide chauffeur nous distribue des plateaux repas basiques mais roboratifs que je dévore l'appétit attisé par l'air du large.

Nous revoila sur les routes chiliennes, et bien sur, au bout d'une heure de route, le bus tombe en panne... Un problème de transmissions sans doute car le chauffeur et son mécano s'affaire sur l'arbre avant....durant 2h. Puis au soulagement de tous, on repars, pour s'arrêter 100 mètres plus loin. Nouveau conciliabule des 2 chauffeurs près de la roue avant, tripatouillage du truc durant 30mn et on repars pour de bon cette fois-ci.
Repassage des frontières chilienne puis argentine au milieu de nulle part (San Sebastian pour être plus précise).

Nous arrivons à Rio Grande alors que la nuit tombe.

Arriver en Terre de feu, c'est selon ses habitants arriver au bout du monde. Et il y a un fond de vrai derrière le discours qui peut sembler touristique : la cordilliere des Andes prends fin ici, ainsi que la fameuse Ruta 3 qui traverse l'Argentine du nord au sud à l'est (a l'ouest, c'est la Ruta 40).

Les paysages sont beaucoup plus verts qu'a l'est de la Patagonie. Nous ne sommes plus en zone semi-desertique, la cordilliere attire les nuages et il pleut beaucoup ici. Je retrouve les arbres et les paturages d'elevage extensifs de moutons, vaches et chevaux. Des cours d'eau parcourent ces vastes étendues vertes entrecoupées de collines. C'est très beau et paisible.

Après une courte pause, nous repartons pour Ushuaiia à 230 kilomètres. Il fait de plus en plus sombre. Je ne percevrais plus que je ne verrais les hauts monts enneigés de la Cordilliere des Andes lorsque nous la traverserons. Ce n'est pas grave, je la verrais lors du trajet retour vers Punta Arenas. Et puis il me reste 3 mois pour bien en profiter de cette cordilliere que je vais longer et traverser à plusieurs reprises lors de ma remontée vers l'Equateur.

Arrivée à 22h à Ushuaiia, petites maisons basses aux toits de chalets alpins. Je me dirige vers mon hostel ou la receptioniste me donne une chambre de 4 pour moi toute seule. Après une bonne douche bien chaude et avoir lavé un peu de linge de corps et mon unique pull (en cachemire, que je porte maintenant depuis plus d'une semaine et qui commence à sentir le bouc dont il est issu...) que je met à sécher au dessus du calorifere de ma chambre, je vais me coucher, ma "quête du sud" enfin totalement satisfaite.

Hostel El Refugio del Mochillero : 85 pesos la nuit (les douches sont top, ils fournissent un gel douche dont l'odeur est à se damner... ou alors c'est moi qui vois mon niveau d'exigence baisser :-D)

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